Le triomphe du libre-échange et du libéralisme économique ont diminué l’impact de la volonté politique sur les agrégats macro-économiques. Toutefois, les hommes politiques n’ont pas abandonné ce combat à l’image de Donald Trump ou de Recep Erdogan.
En effet, historiquement, la formation des hommes politiques influençait la croyance dans la primauté de l’économie ou de la politique. Ainsi, Goerges Pompidou donnait volontiers l’importance à l’économie quand François Mitterrand croyait en la force de la volonté politique. Par la suite, l’entrée rampante des normes européennes et des critères de Maastricht, ont progressivement fait pencher la balance du côté de l’économie.
Ainsi, depuis la fameuse phrase de Bill Clinton (it is the economy, stupid !), les hommes politiques ont surtout cherché à mieux faire fonctionner le marché et à en corriger les dysfonctionnements voire à assister les perdants de la bataille économique. Dans ce cadre, le libre-échange est géré par des traités et la concurrence par des autorités quand les banques centrales sont indépendantes.
Justement, l’exemple récent de la banque centrale turque, a montré que les hommes politiques n’ont pas complètement plié à l’économie. En effet, contrairement à l’orthodoxie économique, Recep Erdogan a contraint la banque centrale à une baisse de ses taux directeurs en pleine crise inflationniste. De même, durant son mandat, Donald Trump a cherché à piloter le solde commercial des Etats-Unis par sa simple volonté politique.
Aussi, le Brexit est un cas d’école car le Royaume-Uni a choisi cette voie selon des critères politiques car au niveau économique, la sortie de l’UE n’est pas optimale. De même, le meilleur exemple est celui de la Chine dont la croissance est pilotée par ses dirigeants qui ont choisi un modèle de capitalisme étatique où les pouvoirs publics imposent leurs décisions. Enfin, la Russie de Poutine se cherche également entre le modèle chinois actuel et le vieux modèle soviétique adapté au capitalisme.